Voici un texte de réflexion qu'un ami m'a fait parvenir. Beaucoup de gens dans la gauche révolutionnaire canadienne s'en remette à une forme de spontanéisme en espérant que des masses larges en viennent graduellement à faire par elles-mêmes l'expérience de la révolution et cela sans direction idéologique. «Le mouvement est tout. Le but n'est rien», tel serait leur slogan. Ces ''révolutionnaires'' disent défendre la nécessité d'un mouvement bien organisé. Ils et elles critiquent les «têtes folles» qui font de l'activisme et refusent le «militantisme». Mais, même si le mouvement est bien organisé, s'est-on affranchi pour autant du spontanéisme? Eh bien non! Ce qui compte c'est une vision claire de l'avenir, du but, et une mobilisation idéologique ferme là-dessus, une conscientisation idéologique des intérêts de long terme donc. Bien sûr qu'il faille lier l'intervention quotidienne avec ce but, autrement, le développement du mouvement révolutionnaire est impossible. Pour les communistes, l'organisation en parti prolétarien a toujours représenté la solution en ce sens. Une direction idéologique ferme est d'autant plus nécessaire que nous sommes au coeur de la bête, dans des nations impérialistes.
ML
Pour les maoïstes, la question de la clarification idéologique est d'une très grande importance. Si on reconnaît dans le maoïsme une avancée dans la pensée révolutionnaire, l'expérience de la révolution culturelle y est pour quelque chose. Qu'était-ce la révolution culturelle sinon une lutte de classe intense dans le domaine idéologique pour faire reculer la ligne bourgeoise qui menaçait de transformer le parti communiste en parti révisionniste i.e. le parti prolétarien en parti bourgeois.
Étant à l'étape de la lutte pour la révolution socialiste dans les pays du capitalisme avancé, la question de la clarification idéologique prend une très grande importance. Cela fait depuis très longtemps que les tâches de la révolution démocratique bourgeoise ont été réalisées. La bourgeoisie a pu consolidé son ascendant politique et idéologique sur les masses populaires.
Le communisme est un mode de production conscient. Comment y arriver si la révolution n'est pas pleinement consciente. Cette prise de conscience, ça se construit et ça s'organise. Pour cela, il faut une organisation qui orchestre cette construction. Cette organisation doit voir à ce qu'un travail intellectuel collectif se réalise. Cela demande une solide planification, une théorisation, une discipline et la réalisation pratique des tâches pensées. On ne peut pas croire qu'un tel travail puisse se réaliser spontanément sans une vision claire du travail à faire.
Nous devons réaliser une révolution consciente et cela demande un regroupement conscient. Mais aussi, la classe sociale qui a le plus intérêt à l'instauration de ce nouveau mode de production, le prolétariat, ne peut pas être considérée comme une classe totalement homogène. Le capitalisme est un mode de production qui a une structuration sociale très complexe, il y a différents secteurs économiques (secteur industriel, secteur commercial, secteur des services publiques, etc.). Il y a des domaines de l'économie où il y a encore des petites et moyennes entreprises qui se concurrencent et il y en a d'autres où on ne rencontre que des monopoles. Pour assurer une cohésion chez une classe sans grande homogénéïté, il faut une organisation, un parti prolétarien.
Le capitalisme, étant un tout complexe, vivra une multitude de contradictions internes. Il doit bien former le prolétariat, la petite-bourgeoisie et la bourgeoisie. Les sommes investies dans l'éducation proviennent du surplus économique de la société et la bourgeoisie souhaite que cela lui rapporte. Les étudiantEs se positionnent par rapport à l'utilisation de ces sommes, surtout si ils et elles se sentent conceméEs; ils et elles s'organisent en regroupement étudiant. Le capitalisme s'accommode de vestiges de modes de production précapitalistes. Cela peut être sur le plan local mais aussi sur le plan international. La situation des femmes, des gens de couleur ou appartenant à des populations nationales dominées résulte du maintien plus ou moins important de ces vestiges, tout dépendamment du lieu du globe où on se trouve. Les femmes et les populations nationales dominées se regroupent aussi dans des organisations, il en est de même des prolétaires, avec ou sans emploi, qui ont leurs organisations de défense immédiate, les syndicats ou les organisations de sans emploi.
Que vont faire ces organisations? Des luttes sur leurs revendications immédiates. Vont-elles aspirer à en découdre pour de bons avec le capitalisme? Spontanément non. Chaque mouvement social, y compris les mouvements syndical et de sans emploi, est traversé par des clivages de classe. Cela fera en sorte que chaque mouvement social verra spontanément l'apparition de regroupements aux orientations idéologiques distinctes. Cependant, ii n'est pas clair que les éléments les plus prolétariens de ces différents mouvements de lutte en viennent à poser clairement la nécessité de lier leur action avec une stratégie révolutionnaire globale et encore moins à réaliser effectivement cette dernière.
Il est vrai aussi que les éléments de gauche des différents mouvements de lutte vont chercher à établir des liens, voire même se regrouper dans des organisations qu'ils vont appeler « parti prolétarien ». C'est une chose se donner le nom. C'en est une autre d'agir comme tel. Un parti prolétarien organise des tâches concrètes pour la révolution, il ne cherche pas qu'à regrouper des gens de gauche ayant une aspiration vague et abstraite à la révolution. Il y en a d'autres, plus francs, qui vont en rester à un regroupement nominal de forces provenant de différents mouvements de lutte et travaillant sur un projet spécifique commun, tel un journal ou une revue. Ils ne rejettent pas comme tel la perspective révolutionnaire mais ne font pas grand chose pour la construire, ils veulent créer un lieu de convergences qui permettrait un support mutuel entre les éléments qui souhaitent radicaliser leur mouvement de lutte respectif.
Ces derniers pourraient-ils faire autrement? S'ils ne sont pas clairs sur la perspective révolutionnaire et s'ils n'organisent rien de concret pour la réaliser, ils ne peuvent faire que du radicalisme de gauche. Il ne s'agit pas d'inciter les gens à abandonner complètement l'organisation d'une aile gauche de ces mouvements. Par contre, pour être révolutionnaires, ces éléments doivent cesser d'agir en seule annexe de gauche des différents mouvements de lutte existants.
Il s'agit de dépasser le spontanéisme des luttes immédiates. La seule radicalisation des luttes immédiates ne peut être qu'une radicalisation du spontanéisme, sans plus. Comment faire maintenant? Pour débuter, il faut offrir une perspective de stratégie révolutionnaire, celle de la guerre populaire prolongée, et ensuite faire des tâches concrètes pour y arriver.
Pourquoi la perspective de l'insurrection ne permettrait pas d'organiser le travail révolutionnaire? En fait, la stratégie de l'insurrection est une parade commode pour justifier la continuation du seule travail spontané de radicalisation des luttes immédiates. En radicalisant les luttes spontanées, l'insurrection va venir d'elle-même tout seul sans un trop grand travail idéologique. En fin de compte, la stratégie de l'insurrection permet de ne pas organiser le travail de clarification idéologique. Si cette stratégie n'oblige pas à faire un travail de clarification idéologique, à quoi peut servir l'organisation d'un parti prolétarien en ce cas? A rien, puisque tout se fait spontanément sans planification consciente.
Pour mener un travail de clarification idéologique, il faut un parti prolétarien. Ce parti oblige ses membres à se réunir pour organiser cette lutte idéologique et travailler concrètement à la réalisation de la stratégie révolutionnaire. Une organisation qui s'appuie sur la spontanéité des masses dans les luttes ne peut que s'effacer. Ses membres vont rester à l'affût des luttes spontanées, s'investiront à fond quand elles vont se présenter et retourneront à une position attentiste par la suite. Le parti prolétarien doit profiter de l'irruption de tels mouvements mais il doit continuer son travail révolutionnaire de tous les jours. Se laisser porter par le seul enthousiasme du mouvement spontané est une erreur grave pour les révolutionnaires.
Par ailleurs, la stratégie de guerre populaire prolongée donne un indice du futur travail qui se fera après la prise de pouvoir par le prolétariat. Sous le socialisme, la production des biens et services ainsi que la distribution de ceux-ci se font par une planification consciente. De vastes campagnes politiques autour d'objectifs économiques précis définis par les masses et en fonction de leurs intérêts deviennent le moteur de la nouvelle économie. On met la politique prolétarienne au poste de commande. La guerre populaire prolongée impliquera les masses dans le processus révolutionnaire grâce à la réalisation de multiples campagnes révolutionnaires.
S'il faut de multiples campagnes pour construire la révolution, il faut bien une direction révolutionnaire pour les déterminer, il faut donc un parti. Ce parti coordonne un large travail sur différents plans. Il est actif au niveau politique, idéologique et militaire. Il doit tenir compte aussi des luttes immédiates des masses. La politique prolétarienne doit être au poste de commande et elle commande au fusil. Encore là, on ne peut pas s'illusionner sur la construction spontanée d'un mouvement révolutionnaire à travers la seule radicalisation militaire ou des luttes de masses.
Il y en a pour dire que la seule radicalisation militaire pourrait mener à la construction d'une nouvelle avant-garde politique. Les gens qui affirment cela ne garde qu'une idée de Mao « Le pouvoir est au bout du fusil ». Leur stratégie politique s'apparente plus à ce qu'a écrit Guevara qui, en son temps, était horripilé par le révisionnisme des partis communistes latino-américains.
Si Mao a insisté sur le rôle de la lutte armée et celui de l'armée révolutionnaire, il était clair aussi que le parti commande au fusil. Pour les maoïstes, la lutte de classe, qui est éminemment politique, prend différentes formes. On ne peut pas renverser la bourgeoisie à l'aide d'un seul petit groupe militaire. De un, les forces de la répression qui sont du côté de la bourgeoisie sont pas mal mieux organisées que celles du peuple. Ensuite, seul un petit groupe participe à la révolution laissant les masses dans une position passive. La révolution doit être 1 'œuvre des masses et le travail de l'armée révolutionnaire s'inscrit dans un tout où les masses doivent participer et avoir un rôle actif. Cela peut être par des grèves, des journées de perturbation économiques, de simples manifestations au contenu idéologique fort, etc. La direction de ces différentes actions de masses doit porter l'empreinte du parti qui doit veiller à assurer une cohésion à la lutte.
Ceci dit, cette direction révolutionnaire ne tire pas ses idées du ciel ni même de la tête de ses membres. Les idées justes viennent des masses. C'est donc dire que cette direction révolutionnaire doit organiser le travail d'enquête parmi les masses pour recueillir ce qui est juste, en faire la meilleure synthèse possible et retourner parmi les masses pour la faire valider en insistant les masses à participer au processus révolutionnaire. Si les masses participent à l'action révolutionnaire ou donnent un appui significatif, c'est peut-être la preuve que le travail d'enquête, de synthèse et d'application a été bien fait. Il reste aussi que, s'il y a des erreurs, il faut les corriger. Le travail collectif du parti est tout à la fois scientifique et démocratique.
L'étape actuelle en est une de clarification idéologique et une de construction du parti communiste révolutionnaire. C'est donc dire que la lutte idéologique sous toute ses formes, y compris certaines plus actives, sont à l'ordre du jour. Nous défendons une stratégie de guerre populaire prolongée. Celle-ci ne peut pas être pensée sans direction consciente, capable d'assurer une cohésion du mouvement révolutionnaire, donc sans parti révolutionnaire. Les tâches de la révolution socialiste demande une clarification idéologique maintenant. C'est donc dire qu'il importe de mettre de l'avant la construction d'un parti communiste révolutionnaire maintenant.
ML
Pour les maoïstes, la question de la clarification idéologique est d'une très grande importance. Si on reconnaît dans le maoïsme une avancée dans la pensée révolutionnaire, l'expérience de la révolution culturelle y est pour quelque chose. Qu'était-ce la révolution culturelle sinon une lutte de classe intense dans le domaine idéologique pour faire reculer la ligne bourgeoise qui menaçait de transformer le parti communiste en parti révisionniste i.e. le parti prolétarien en parti bourgeois.
Étant à l'étape de la lutte pour la révolution socialiste dans les pays du capitalisme avancé, la question de la clarification idéologique prend une très grande importance. Cela fait depuis très longtemps que les tâches de la révolution démocratique bourgeoise ont été réalisées. La bourgeoisie a pu consolidé son ascendant politique et idéologique sur les masses populaires.
Le communisme est un mode de production conscient. Comment y arriver si la révolution n'est pas pleinement consciente. Cette prise de conscience, ça se construit et ça s'organise. Pour cela, il faut une organisation qui orchestre cette construction. Cette organisation doit voir à ce qu'un travail intellectuel collectif se réalise. Cela demande une solide planification, une théorisation, une discipline et la réalisation pratique des tâches pensées. On ne peut pas croire qu'un tel travail puisse se réaliser spontanément sans une vision claire du travail à faire.
Nous devons réaliser une révolution consciente et cela demande un regroupement conscient. Mais aussi, la classe sociale qui a le plus intérêt à l'instauration de ce nouveau mode de production, le prolétariat, ne peut pas être considérée comme une classe totalement homogène. Le capitalisme est un mode de production qui a une structuration sociale très complexe, il y a différents secteurs économiques (secteur industriel, secteur commercial, secteur des services publiques, etc.). Il y a des domaines de l'économie où il y a encore des petites et moyennes entreprises qui se concurrencent et il y en a d'autres où on ne rencontre que des monopoles. Pour assurer une cohésion chez une classe sans grande homogénéïté, il faut une organisation, un parti prolétarien.
Le capitalisme, étant un tout complexe, vivra une multitude de contradictions internes. Il doit bien former le prolétariat, la petite-bourgeoisie et la bourgeoisie. Les sommes investies dans l'éducation proviennent du surplus économique de la société et la bourgeoisie souhaite que cela lui rapporte. Les étudiantEs se positionnent par rapport à l'utilisation de ces sommes, surtout si ils et elles se sentent conceméEs; ils et elles s'organisent en regroupement étudiant. Le capitalisme s'accommode de vestiges de modes de production précapitalistes. Cela peut être sur le plan local mais aussi sur le plan international. La situation des femmes, des gens de couleur ou appartenant à des populations nationales dominées résulte du maintien plus ou moins important de ces vestiges, tout dépendamment du lieu du globe où on se trouve. Les femmes et les populations nationales dominées se regroupent aussi dans des organisations, il en est de même des prolétaires, avec ou sans emploi, qui ont leurs organisations de défense immédiate, les syndicats ou les organisations de sans emploi.
Que vont faire ces organisations? Des luttes sur leurs revendications immédiates. Vont-elles aspirer à en découdre pour de bons avec le capitalisme? Spontanément non. Chaque mouvement social, y compris les mouvements syndical et de sans emploi, est traversé par des clivages de classe. Cela fera en sorte que chaque mouvement social verra spontanément l'apparition de regroupements aux orientations idéologiques distinctes. Cependant, ii n'est pas clair que les éléments les plus prolétariens de ces différents mouvements de lutte en viennent à poser clairement la nécessité de lier leur action avec une stratégie révolutionnaire globale et encore moins à réaliser effectivement cette dernière.
Il est vrai aussi que les éléments de gauche des différents mouvements de lutte vont chercher à établir des liens, voire même se regrouper dans des organisations qu'ils vont appeler « parti prolétarien ». C'est une chose se donner le nom. C'en est une autre d'agir comme tel. Un parti prolétarien organise des tâches concrètes pour la révolution, il ne cherche pas qu'à regrouper des gens de gauche ayant une aspiration vague et abstraite à la révolution. Il y en a d'autres, plus francs, qui vont en rester à un regroupement nominal de forces provenant de différents mouvements de lutte et travaillant sur un projet spécifique commun, tel un journal ou une revue. Ils ne rejettent pas comme tel la perspective révolutionnaire mais ne font pas grand chose pour la construire, ils veulent créer un lieu de convergences qui permettrait un support mutuel entre les éléments qui souhaitent radicaliser leur mouvement de lutte respectif.
Ces derniers pourraient-ils faire autrement? S'ils ne sont pas clairs sur la perspective révolutionnaire et s'ils n'organisent rien de concret pour la réaliser, ils ne peuvent faire que du radicalisme de gauche. Il ne s'agit pas d'inciter les gens à abandonner complètement l'organisation d'une aile gauche de ces mouvements. Par contre, pour être révolutionnaires, ces éléments doivent cesser d'agir en seule annexe de gauche des différents mouvements de lutte existants.
Il s'agit de dépasser le spontanéisme des luttes immédiates. La seule radicalisation des luttes immédiates ne peut être qu'une radicalisation du spontanéisme, sans plus. Comment faire maintenant? Pour débuter, il faut offrir une perspective de stratégie révolutionnaire, celle de la guerre populaire prolongée, et ensuite faire des tâches concrètes pour y arriver.
Pourquoi la perspective de l'insurrection ne permettrait pas d'organiser le travail révolutionnaire? En fait, la stratégie de l'insurrection est une parade commode pour justifier la continuation du seule travail spontané de radicalisation des luttes immédiates. En radicalisant les luttes spontanées, l'insurrection va venir d'elle-même tout seul sans un trop grand travail idéologique. En fin de compte, la stratégie de l'insurrection permet de ne pas organiser le travail de clarification idéologique. Si cette stratégie n'oblige pas à faire un travail de clarification idéologique, à quoi peut servir l'organisation d'un parti prolétarien en ce cas? A rien, puisque tout se fait spontanément sans planification consciente.
Pour mener un travail de clarification idéologique, il faut un parti prolétarien. Ce parti oblige ses membres à se réunir pour organiser cette lutte idéologique et travailler concrètement à la réalisation de la stratégie révolutionnaire. Une organisation qui s'appuie sur la spontanéité des masses dans les luttes ne peut que s'effacer. Ses membres vont rester à l'affût des luttes spontanées, s'investiront à fond quand elles vont se présenter et retourneront à une position attentiste par la suite. Le parti prolétarien doit profiter de l'irruption de tels mouvements mais il doit continuer son travail révolutionnaire de tous les jours. Se laisser porter par le seul enthousiasme du mouvement spontané est une erreur grave pour les révolutionnaires.
Par ailleurs, la stratégie de guerre populaire prolongée donne un indice du futur travail qui se fera après la prise de pouvoir par le prolétariat. Sous le socialisme, la production des biens et services ainsi que la distribution de ceux-ci se font par une planification consciente. De vastes campagnes politiques autour d'objectifs économiques précis définis par les masses et en fonction de leurs intérêts deviennent le moteur de la nouvelle économie. On met la politique prolétarienne au poste de commande. La guerre populaire prolongée impliquera les masses dans le processus révolutionnaire grâce à la réalisation de multiples campagnes révolutionnaires.
S'il faut de multiples campagnes pour construire la révolution, il faut bien une direction révolutionnaire pour les déterminer, il faut donc un parti. Ce parti coordonne un large travail sur différents plans. Il est actif au niveau politique, idéologique et militaire. Il doit tenir compte aussi des luttes immédiates des masses. La politique prolétarienne doit être au poste de commande et elle commande au fusil. Encore là, on ne peut pas s'illusionner sur la construction spontanée d'un mouvement révolutionnaire à travers la seule radicalisation militaire ou des luttes de masses.
Il y en a pour dire que la seule radicalisation militaire pourrait mener à la construction d'une nouvelle avant-garde politique. Les gens qui affirment cela ne garde qu'une idée de Mao « Le pouvoir est au bout du fusil ». Leur stratégie politique s'apparente plus à ce qu'a écrit Guevara qui, en son temps, était horripilé par le révisionnisme des partis communistes latino-américains.
Si Mao a insisté sur le rôle de la lutte armée et celui de l'armée révolutionnaire, il était clair aussi que le parti commande au fusil. Pour les maoïstes, la lutte de classe, qui est éminemment politique, prend différentes formes. On ne peut pas renverser la bourgeoisie à l'aide d'un seul petit groupe militaire. De un, les forces de la répression qui sont du côté de la bourgeoisie sont pas mal mieux organisées que celles du peuple. Ensuite, seul un petit groupe participe à la révolution laissant les masses dans une position passive. La révolution doit être 1 'œuvre des masses et le travail de l'armée révolutionnaire s'inscrit dans un tout où les masses doivent participer et avoir un rôle actif. Cela peut être par des grèves, des journées de perturbation économiques, de simples manifestations au contenu idéologique fort, etc. La direction de ces différentes actions de masses doit porter l'empreinte du parti qui doit veiller à assurer une cohésion à la lutte.
Ceci dit, cette direction révolutionnaire ne tire pas ses idées du ciel ni même de la tête de ses membres. Les idées justes viennent des masses. C'est donc dire que cette direction révolutionnaire doit organiser le travail d'enquête parmi les masses pour recueillir ce qui est juste, en faire la meilleure synthèse possible et retourner parmi les masses pour la faire valider en insistant les masses à participer au processus révolutionnaire. Si les masses participent à l'action révolutionnaire ou donnent un appui significatif, c'est peut-être la preuve que le travail d'enquête, de synthèse et d'application a été bien fait. Il reste aussi que, s'il y a des erreurs, il faut les corriger. Le travail collectif du parti est tout à la fois scientifique et démocratique.
L'étape actuelle en est une de clarification idéologique et une de construction du parti communiste révolutionnaire. C'est donc dire que la lutte idéologique sous toute ses formes, y compris certaines plus actives, sont à l'ordre du jour. Nous défendons une stratégie de guerre populaire prolongée. Celle-ci ne peut pas être pensée sans direction consciente, capable d'assurer une cohésion du mouvement révolutionnaire, donc sans parti révolutionnaire. Les tâches de la révolution socialiste demande une clarification idéologique maintenant. C'est donc dire qu'il importe de mettre de l'avant la construction d'un parti communiste révolutionnaire maintenant.